L'un des enjeux majeurs du Collectif est l'autorité prise par "Saint système de pouvoir", sous la conduite de "Sainte soif de pouvoir" qui entrave les possibilités de vie autonomes des membres ayant choisi d'incarner l'ancrage local défini dans nos réglements généraux. Je veux parler des personnes ayant choisi de vivre, d'installer leur domicile, sur le site du Collectif.
Je parle par ailleurs de cette dynamique coloniale qui se reconstruit. Je parlerai ici des aspects plus personnels de cette dérive.
Je suis l'une des personnes impliquées dans ce conflit. Je ne tenterai pas d'en parler de façon objective, mais simplement de façon raisonnable. Je parlerai du point de vue de mes interlocutrices, "au mieux de ma compréhention" étant donné le dialogue de sourds que nous avons.
J'avais remarqué le comportement étrange de "Sainte soif de pouvoir"(SSP) lors de nos premières visites sur le site, en 2020. Alors que nous étions tous joyeux de découvrir le territoire de notre site, elle restait sur un bureau en train de faire des plans. Dans les mois qui ont suivi j'ai eu une période de bonnes relations avec elle. Sa préoccupation était de déterminer la façon dont nous allions prendre nos décisions.
SSP se présentait comme expérimentée en communication consciente, et spécialiste des cercles restauratifs. Je fus le premier à faire appel à sa compétence quand j'ai été touché par une mise en cause autoritaire de ma compétence spécifique. Ce cercle a échoué, puis l'équipe qui me mettais en cause a été cessé de vouloir travailler avec nous, et a quitté le Collectif. Il s'étaient plains de notre dérive sectaire, et une de leur lettre de démission explicitais : « leur vie est un conflit, c’est leur moteur ... sans conflits, aucune pratique professionnelle possible, aucune valorisation personnelle possible». A l'époque, je n'avais pas compris de quoi ils parlaient.
Un peu plus tard, j'ai commencé à percevoir des tensions avec SSP , notament quand je voulais discuter des orientations qu'elle prenait au nom du Collectif. Elle refusait les débats sur les sujets qui me préoccupaient en se disant intimidée par moi. Elle c'est permis de censurer quelques uns de mes messages dans nos forums internes, et d'intervenir en se prétendant "responsable" du Collectif auprès d'un partenaire local avec qui j'avais tissé des liens.
SSP m'a exprimé qu'elle avait des enjeux personnels à régler avant d'échanger avec moi sur les difficultés de notre relation. Je confirme qu'elle a souvent et explicitement refusé toute possibilité de dialogue avec moi depuis. Je peux bien comprendre que la personne ait des blessures personnelles (on en a tous) qui se réveillent en ma présence. Mais je ne suis pas disposé à accepter qu'elle m'imposes ses difficultés en prenant le contrôle sur ce que je fais dans le Collectif ou j'habite, alors qu'elle n'y vit pas. Voir quand le colonialisme se reconstruit
Lorsque j'ai exprimé mon écœurement de certains comportements (dont les siens, mais sans la nommer) , elle a pris l'initiative de procédures disciplinaires à mener contre moi, selon des règles qu'elle venait d'inventer.
SSP a eu une grande habileté stratégique stratégique auprès des autres membres engagés qui ne vivaient pas non plus sur place. Cette équipe à décidé de pratiquer contre moi une ostracisation active, revendiquée sous l'expression "mesure d'éloignement social", donnée en consigne à tous les membres.
Mon exclusion de membre, et mon expulsion de mon logement ont été prononcés. J'ai contesté ces décisions, officiellement dans une mise en demeure du 12 mai 2023. J'y dénonçais l'intimidation, les accusations sans fondements, les procédures abusives qui ont été faites. Je revendiquais ma légitimité dans ce Collectif, je faisais des demandes pour rétablir la santé de nos relations, et je faisais des propositions pour trouver des solutions à nos difficultés. Tout ceci est présenté justifications à l'appui, et clairement dans un document de 10 pages. Vous pouvez croire sur parole ce que je viens de vous dire, ou aller vérifier par vous mêmes.
La dynamique est compréhensible : des personnes (SSP n'et pas la seule) qui se sentent insécures se réfugient derrière des réglementations pour se protéger. Surtout lorsqu'elles n'habitent pas là, et que c'est leur moyen essentiel pour être en contrôle et en lien avec leur Collectif. Du point de vue des personnes qui vivent sur place cette main mise de l'extérieur est insupportable.
Presque tous ceux qui ont tenté de vivre sur le site sont repartis (plus de 20 personnes en comptant les enfants), sauf un : moi. J'ai choisi de rester parceque je me suis vraiment investi dans cette aventure, financièrement et en y élisant domicile; que j'ai passé l'age de fuir quand je rencontrais des difficultés, et que je vis cette aventure comme un parcours initiatique riche d'apprentissages sur l'humanité, celle des autres, ainsi que la mienne.
Je suis aussi resté dans l'espoir d'apprendre à déconstruire le colonialisme. Nous avions une belle occasion de comprendre comment il émerge, puisqu’il vient d’apparaître ici, chez nous, devant nous, avec nous. Je souhaitais (re)devenir proche des mes adversaires en tentant de partager cet objectif commun : comprendre comment nous nous sommes faits piéger à reproduire ce qui nous révulse. Personne n’a dit que cela devait être facile. Ce n'est pas une raison pour ne pas essayer.
Je ne sais pas de quoi demain sera fait. J'écris ces lignes dans le but de clarifier les enjeux, pour moi d'une part, et pour que vous en tiriez des leçons vous aussi en évitant les mêmes erreurs.
Suite au prochain épisode...